Le censif de la baronnie de Bressuire qu’Histoire et Patrimoine du Bressuirais publie en ligne sous deux formes (texte original et retranscription), se trouve dans les collections d’HPB depuis plusieurs dizaines d’années.
Il provient de la collection de Raymond Barbaud, architecte et collectionneur, auteur du gros ouvrage sur le château de Bressuire, publié en 1903. Son petit-fils, Jean-Jacques Barbaud en a fait don à HPB. En mauvais état, le document a été restauré en 2023.
Rédigé en 1745, le censif se présente sous la forme d’un fort registre de 208 feuillets en papier avec une couverture de parchemin.
Une définition du censif est donnée par le dictionnaire Furetière publié à la fin du XVIIe siècle : « on appelle […] papier censier [ou censif], le livre ou le terrier où sont écrits les cens et rentes dus à un seigneur, ou les reconnaissances qui en ont été passées par des tenanciers »
Le censif de la baronnie de Bressuire contient donc « les cens, rentes ci-dessus dus par les habitants et propriétaires des domaines de la ville de Bressuire » à leur seigneur. En 1745, la baronnie appartient alors en indivis à Marie-Sophie de Courcillon et Honoré Charles d’Albert, duc de Luynes.
L’érudit bressuirais Charles Merle a étudié le censif dans un article publié dans le Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, en 1981. À l’intérieur du censif, écrit-il, « chaque immeuble y est analysé dans un ordre logique et l’on peut ainsi connaître la superficie approximative des jardins, l’importance des maisons, le nombre de pièces, les propriétaires et parfois, mais très rarement, les locataires ». Toutefois, le censif ne recouvre pas toute la ville. Trois fiefs : du Breuil, de la Roche Thévenin et de la Brosse Moreau existent en dehors mais aussi à l’intérieur de l’enceinte urbaine de Bressuire et certaines rues et/ou immeubles échappent donc au censif. Celui-ci a été régulièrement actualisé puisqu’on y remarque diverses annotations, notamment en marge, plus ou moins lisibles.
Le censif de 1745 est précieux pour les Bressuirais car il représente en quelque sorte une photographie de la ville de Bressuire au milieu du XVIIIe siècle, avant qu’elle ne soit détruite par un gigantesque incendie en mars 1794, pendant les guerres de Vendée.