L’AUMONERIE St JACQUES
Boulevard du Guédeau
La date de construction de l’Aumônerie Saint Jacques n’est pas connue. Une chose est certaine, l’aumônerie ou Maison-Dieu existait en 1307 (hors les murs de la ville de Bressuire); époque à laquelle l’évêque de Poitiers, nommait un nouveau prieur, Fontaine, à la suite de la démission du précédent.
L’aumônerie fut certainement fondée par les Seigneurs de Beaumont-Bressuire à la fin du XIIème siècle, époque à laquelle appartient par son style l’église Saint-Jacques, hélas bien mutilée et aujourd’hui transformée en maison d’habitation. L’église Saint Jacques dont le style accuse celui du XIIème siècle finissant, comportait une nef de trois travées précédée d’un important narthex soutenant le clocher-porche et terminée par une abside demi-circulaire. L’ensemble était éclairé par d’étroites fenêtres terminées en cintre, comme à Saint Cyprien. On peut encore voir les restes du narthex depuis longtemps à ciel ouvert, des colonnes surmontées d’élégants chapiteaux sculptés et quelques modillons.
L’aumônerie se composait outre sa chapelle, d’une grande salle d’hôpital comportant 5 à 6 lits garnis de paille. Vers le milieu du XVIIème siècle, une nouvelle chambre de 4 lits fut édifiée pour recevoir les servantes malades et les femmes malades étrangères à la ville.
L’établissement recevait donc les pauvres malades, les orphelins jusqu’à l’âge de 7 ans et était un centre de charité à cause de l’aumône qui s’y faisait au son de la cloche tous les vendredis. Elle était également une étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle pour les Bretons qui, rassemblés à Nantes, rejoignaient l’Espagne par Clisson, Bressuire, Parthenay Champdeniers puis Niort…
Outre le prieur, l’aumônerie de St Jacques comportait 3 ou 4 autres religieux, dont un prêtre affecté à la confession des malades, un gardien, un ou deux régisseurs, un chirurgien et un apothicaire. En 1684, le chirurgien s’appelait Noël JARRY.
L’aumônerie possédait des biens immobiliers : métairie de Boivert, Bois-Roquart à Saint Sauveur et Boismé, Le Bordage et Beauregard de St Porchaire et le droit de prévôté sur les marchands de la Foire St Jacques.
L’aumônerie de Saint Jacques connut quelques vicissitudes au XVIIème siècle. À cette époque les bâtiments non entretenus menacent ruine et les pauvres ne peuvent plus y être hébergés. En 1676, elle est saisie par le roi puis réunie à l’ordre de Saint-Lazare. C’est seulement en 1696 que le marquis de Dangeau, seigneur de Bressuire put récupérer son bénéfice et nomma comme prieur, Louis de Courcillon de Dangeau.
Les bâtiments furent vendus à la Révolution, l’église transformée en maison d’habitation. Les bâtiments de l’aumônerie ont disparu au moment de l’ouverture du boulevard Clemenceau et de la gare, dans le courant du XIXème siècle.