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L’église Notre-Dame

Notre-Dame apparaît pour la première fois dans les textes en 1090. Le cartulaire de l’Abbaye de Saint-Jouin-de-Marnes conserve un acte de donation par lequel le seigneur de Bressuire, Thibaud de Beaumont donne l’église Notre-Dame de Bressuire aux moines de Saint-Jouin-de-Marnes. Ce qui veut dire qu’en 1090, l’église Notre-Dame existait déjà. Si on en croit Dom Fonteneau, Raoul de la Fustaye, moine de Saint-Jouin-de-Marnes, y installa vers 1098-1100, un prieuré conventuel dont dépendaient les églises de Saint-Jean et de Saint-Nicolas de Bressuire. C’est probablement cet édifice qui fut incendié vers 1214 par Philippe Auguste pendant le guerre franco-anglaise avec Jean sans terre, lors de la prise de la ville par le roi de France.

Les siècles qui suivirent n’ont pas laissé d’écrits nous permettant d’assurer l’époque exacte à laquelle eurent lieu les différentes campagnes de reconstructions ou de réaménagements de la nef.
Cependant la fin du XVème siècle voit la réalisation d’une nouvelle construction à chevet plat, originalité du Bas-Poitou. doc-83.jpg La preuve est le blason sculpté à la voûte de la sacristie. On y lie les armes des Laval-Montmorency avec la brisure des Beaumont, portées de 1510 à 1528 par Gilles Laval-Montmorency. Le chœur, de même nature que la sacristie, date de la même époque. Les clefs de voûte du sanctuaire étaient également décorées des armoiries des seigneurs de Bressuire. On reconnaissait l’aigle des Beaumont, mais aussi le blason des Fiesque installés à Bressuire à la fin du XVIe siècle. Mais ces blasons là, étaient peints et non pas sculptés comme celui de la sacristie. Il ne faut donc pas leur accorder trop d’importance car il est fort possible qu’ils aient été peints au XIXème siècle lors des grands travaux de restauration.

C’est également sous les Laval-Montmorency, que fut érigée la magnifique tour-clocher renaissance de 56 mètres de haut dont la coupole est la copie d’une église romaine, San Pietro in Competo, œuvre de BRAMANTE. À sa base, on distingue une inscription fort usée. Aujourd’hui pratiquement illisible, elle avait été relevée dans la seconde moitié du XIXème siècle par André Bouneault, qui y avait lu « parachevée l’an MVCXLll par L. Gendre et O doune ». Cette inscription pose quelques problèmes, puisque l’on a retrouvé dans un registre des insinuations du Greffe de Thouars en 1556, un acte où apparaît le nom d’un maître-maçon, André BLOUYN, qui n’avait pas été payé pour six mois de travail au clocher de Notre-Dame de Bressuire. Force est donc de constater que le clocher n’était peut-être pas terminé en 1542 comme le laissait supposer l’inscription. En 1728, un terrible orage détruisit le lanternon du clocher qui fut aussitôt reconstruit à l’identique.

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L’église ne fut pas brûlée pendant les Guerres de Vendée. L’orgue construit par le facteur NYSSEN y fut même installé en 1792. Cependant, les siècles passés et les intempéries ne l’ont pas ménagée. Ainsi, depuis 1800 environ, les campagnes de restauration se sont doc-89.jpg succédées sans pour autant masquer le mauvais état dans lequel cette église se trouvait il y a encore peu de temps.
Dès 1838, l’église Notre-Dame de Bressuire est inscrite sur la liste des édifices désignés par la commission des Monuments historiques. En 1859, l’église est citée comme étant classée Monument historique. Mais coup du sort, le 12 août 1897, l’église Notre – Dame est déclassée et seul le clocher reste Monument historique. Cela pour « punir » la fabrique de l’église Notre-Dame qui avait préféré un architecte indépendant et moins cher à celui désigné par le Ministère de l’instruction publique et des Beaux-Arts. Ce n’est que le 10 février 1913 que Notre-Dame fut de nouveau classé Monument historique dans son intégralité.

LES RESTAURATIONS DU XIXème AU XXIème siècles

Le 9 mai 1821, deux Italiens, le peintre Pierre DUVETTY, demeurant à Saint-Maixent et le plâtrier Baptiste PIZETTY de Parthenay, s’engagèrent à décorer le chœur de Note Dame Ils allaient également réaliser les autels, une imposante chaire. Les piliers du chœur furent peints de façon à imiter le marbre blanc veiné, les voûtains furent peints en gris avec des rosaces à feuilles d’acanthe de couleur rose. les murs également rose furent décorés de draperies vertes frangées de blanc.doc-84.jpg Sur les vitraux, les douze apôtres et quatre Pères de l’Eglise (Saint Jérôme –doc-81.jpg Saint Augustin – Saint Jean Chrysostome et Saint Hilaire) ont été représentés.
Le curé Charbonneau (1865-1908) réaménagera l’intérieur de l’église. Les autels sont remplacés par deux autres moins encombrants. Il fit l’acquisition des stalles de Oiron du XVIème, des confessionnaux et des fonds baptismaux. Quant à la chaire, elle a disparu après la seconde guerre mondiale. Il fit disparaître également les peintures du chœur sous un enduit blanc et enfin fit fermer les baies du Chœur (1882) par de remarquables vitraux.
En 1962 – 1968 le portail ouest a été restauré. Les deux vdoc-82.jpgoussures ont été remplacées par des claveaux juste épannelés, tandis que les chapiteaux ont été refaits avec une iconographie entièrement inventée car les pierres trop salpêtrées, conservées dans la crypte Saint Cyprien étaient complètement usées.
À partir de 1978,d’importantes restaurations ont permis de redécouvrir une partie des peintures murales des voûtes du chœur. Et de 1998 à 2000, l’intégralité des peintures de Duvetty et Pizetty ont été retrouvées. En 2003, la porte Sud murée à une date inconnue (après les guerres de Vendée ?) a été réouverte pour faciliter les sorties des cérémonies.