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L’ancien hôpital de Faye-L’Abbesse

LES GESTES DE CHARITE DE NOS PERES

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L’hôpital de Faye-L’Abbesse fut d’abord conçu dans la pensée généreuse d’un homme de bien, Monsieur Michel Jules TRINCHOT, (1807-1861) propriétaire à Faye-L’Abbesse.

Célibataire, riche et sans héritiers directs, M.TRINCHOT songea à se survivre dans une œuvre charitable qui deviendrait pour les pauvres et les vieillards un havre de paix et de salut.

Par testament olographe du 1er mai 1855, M. TRINCHOT léguait donc à la commune tous ses biens, meubles et immeubles évalués à l’époque du franc-or à la somme de 123 000 fr environ. Le donataire y stipulait de faire servir cette donation à la construction de bâtiments pour l’établissement d’un hospice-hôpital et d’une école destinée à l’éducation des jeunes filles. Cette construction devrait être réalisée dans un délai de quinze années, vingt, tout au plus. Et comme en attendant cette réalisation, les pauvres pouvaient avoir besoin de secours immédiats, jusqu’à la construction de l’hôpital, on devait leur distribuer la valeur de 300 fr de blé par année. Or le blé à cette époque valait 15 fr le sac. C’est dire que cette distribution devait atteindre et pour leur plus grand bien, tous les pauvres de la communauté.

La commune de Faye-L’Abbesse, comme on le pense, accepta le legs. Mais le testament ayant été attaqué par les cousins du défunt, dont Henri Bonnain, notaire à Faye-L’Abbesse, un jugement définitif l’accréditant légataire fut rendu par le tribunal vers 1864.

Désormais libre d’agir et pour grossir la masse liquide permettant la construction, la commune vendit alors la maison personnelle de M. TRINCHOT et une partie de ses meubles. En 1881 c’est-à-dire à la date limite imposée par le donateur l’établissement était créé dans l’ancien champ dit « le champ de l’Abbesse » et commençait à recevoir malades et indigents.
-16.jpgCette construction d’aspect agréable, précédée d’une cour d’honneur fleurie et accueillante offre 12 lits toujours occupés et cela se conçoit d’abord par le prix singulièrement minime de chaque journée – 183 fr – par l’excellence des soins donnés à l’évidente satisfaction générale par les sœurs de Sainte-Anne de Saumur et enfin le calme et le bon air de l’enclos qui comprend, jardin, vigne et verger dont les produits, joints aux revenus des trois fermes laissées par le donateur, permettent ces prix d’avant guerre.

Il est vraiment à souhaiter que l’hôpital de Faye-L’Abbesse dont les possibilités le permettent, construise une aile nouvelle qui permette aux nombreuses demandes venues des environs d’être satisfaites. Construire devait être dans ce cas précis comme un geste de charité qu’appellent tant de personnes âgées qui dans l’impossibilité de vivre seules seraient heureuses d’y trouver ce dont jouissent déjà les bénéficiaires du legs de M. TRINCHOT.
(…) C’est sur ce vœu que nous terminons cette modeste étude qui fera connaitre, estimer et peut-être imiter le geste si généreux d’un homme de chez nous.

Aujourd’hui la mairie s’est installée dans ce bâtiment.
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P.S. Pour composer cet article nous nous sommes inspiré des documents fournis par M. GUERINEAU secrétaire de la mairie de Faye-L’Abbesse à la complaisance duquel nous plaisons à rendre hommage.

Extrait d’un article de Jeanne-Marie BERTON paru dans la revue Les Amis du Vieux Bressuire, Bulletin N°3, 1951-1952, p. 13-15..