Il est difficile de déterminer la date de construction de cet hôtel particulier. Cependant la façade sur la cour intérieure est dans le style du 15ème finissant ; il est vraisemblable qu’il fut élevé vers la fin du 15ème siècle, début du 16ème. La tour d’escalier et la cheminée intérieure en témoignent. I1 semble que certaines modifications aient été apportées au 17ème ou au 18ème. La façade sur la rue, et surtout la magnifique charpente encore visible ont été reconstruites au début du 19ème siècle, après l’incendie des guerres de Vendée.
Ce fut avant la Révolution un hôtel particulier. D’après l’acte de vente du 20 Août 1797 annexé à celui de 1811, on peut penser qu’il fut la propriété de la famille Durant de la Pastellière dont l’un des membres, Charles, a été le premier maire perpétuel de Bressuire (1703). En 1797 l’hôtel fut vendu en ruine à Jean Marie Blactot, avocat fiscal de la Baronnie de Bressuire et subdélégué de l’intendant du Poitou avant la Révolution. Il était devenu receveur particulier de l’arrondissement de Bressuire ensuite. C’est lui qui a fait reconstruire l’immeuble actuel et celui-ci est resté sensiblement dans le même état extérieur.
Napoléon, qui voulait concentrer au centre du pays à peine pacifié les pouvoirs administratifs et judiciaires, y favorisa l’installation de la sous préfecture.
C’est l’immeuble de Blactot qui fut choisi en 1811 (22 Février) par Prosper de Barante alors sous préfet de Bressuire et acheté par le Département des Deux-Sèvres (Depuis son transfert à Bressuire en décembre 1804, la sous préfecture était abritée dans une partie du bâtiment du Tribunal alors situé auprès de l’église Notre-Dame).
Cet immeuble abritera la sous-préfecture jusqu’en 1926 date à laquelle il est affecté à l’entrepôt des Tabacs, puis aux services de l’enregistrement et des contributions indirectes. Le souvenir le plus marquant est le séjour qu’y fit Prosper de Barante. Sous-Préfet de Bressuire, de 1807 à 1809, il résida dans cette maison et c’est sous son « règne » que furent entamées les négociations pour l’achat de la maison par le département. C’est pendant son séjour que Barante fit la connaissance de Madame de la Rochejaquelein dont il put lire le manuscrit des mémoires. Ceux-ci furent confiés par son intermédiaire à Talleyrand.
Ami des lettres qui a éprouvé une véritable passion pour Mme de STAEL, Barante aurait été séduit par l’idée de la municipalité de Bressuire de transformer l’ancien hôtel BLACTOT en médiathèque, à la fin des années 1980. La réhabilitation de cet hôtel est entreprise en 1990 et la médiathèque a été ouverte au public en septembre 1992. C’est aujourd’hui une opération très réussie, avec 1 300 m² dont 1 000 réservés au public, 6 000 lecteurs inscrits, 100 000 visiteurs et 150 000 prêts par an.