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Croix de chemin à Faye l'Abbesse près de Bressuire

Origines des noms des communes du Bressuirais

Vous trouverez dans cette page l’étymologie des noms des différentes communes du Bressuirais.

Beaulieu-sous-Bressuire

Au XIIe siècle, le nom latin que l’on donnait à ce village est « BELLUS LOCUS PROPE BERCORIUM » ce que traduit fidèlement l’expression « beau lieu près de Bressuire ».

Boismé

Boismé est connu sous les formes anciennes de « BOMMIACO » (1028), « BOISMEUM » (1186), « BOYME » (1264), « BOESME » (1300) et « BOYSME » (1440). Si, comme l’écrivent les étymologistes, le suffixe gaulois « ACO » est un dérivé latin de « ACUM », il pourrait s’agir du domaine de « Bomnus » ou « Baumnius ». En effet, à l’époque romaine, les « villae », c’est-à-dire les exploitations agricoles, prenaient le nom de leur propriétaire. Ces anciennes fermes sont identifiables car leurs noms modernes se terminent en ac, ay, é dérivés de « acum ».

Saint-Porchaire : C’est, depuis 1964, un quartier de Bressuire.

Au XIIIe siècle, le village s’appelait « SANCTUS PORCHARIUS ». Porchaire fut abbé de Saint-Hilaire-le-Grand à Poitiers à la fin du VIe siècle. Ses restes reposent probablement dans l’église Saint-Porchaire de Poitiers.

Breuil-Chaussée

Au XIIe siècle, le lieu apparait sur un document sous le nom « BROLIO CALCATO ». « BROGLIO » est un dérivé du latin « BROGILUM » qui a donné « BREUIL » au Moyen-Age pour désigner les « bois », la « forêt ». La deuxième partie du nom a conservé le souvenir du passage qui permettait aux chemins médiévaux de traverser cette région forestière marécageuse.

Chambroutet

L’endroit apparait sous le nom de « CAMPUS BRUSTETUS » sur un écrit du XIIe siècle, « CAMPUS BROSTETH » en 1166, « CAMPBROCET » en 1300, « CHAMPTBROUTET » en 1370 Cependant l’interprétation des étymologistes diffère.

Pour certains, il s’agit d’un lieu où poussaient de jeunes pousses d’arbres, « BROST » en vieux français. Pour d’autres, le contexte historique explique ce toponyme. En effet, proche du bourg, à l’est, le lieu-dit « Le châtelier » correspondrait à un ancien camp romain appelé « CAMPUS BRUSTEUS », le champ de Brusteus, et aurait donc donné le nom à CHAMBROUTET.

Chiché

Le lieu est appelé « VILLA KACIACUS » dans un document de 960 puis « CHICHEACUM » en 1178, « castrum CHICHEII » en 1190, « CHECHIACUS » en 1242. Pour les étymologistes il s’agit donc d’un village qui est né à partir du domaine de « CASSIUS », un riche propriétaire terrien de l’époque gallo-romaine qui possédait là de vastes terres agricoles.

Clazay

Les formes les plus anciennes connues pour ce lieu sont « ALODIUM DE FLAIZIACO » en 956, « FLAGIACO » vers 990, « FLAICIACUS » en 1004. « ALODIUM », issu du germanique « ALOD » (libre) a donné au Moyen-âge « Alleu » qui s’appliquait à une terre qui ne dépendait d’aucun seigneur. « FLAGIACO » pourrait, avec sa terminaison en « ACO », dériver du latin « ACUM » qui, à l’époque des gallo-romains, servait à baptiser un vaste domaine agricole du nom de son riche propriétaire. « FLAGIACO » pourrait être le domaine de « FLAVITIUS ». Au XVIe siècle, l’endroit est appelé « FLAZAY ». Le nom se transforme en CLAZAY au XVIIe siècle. S’agit-il de l’erreur d’un copiste ou d’un particularisme local de la prononciation orale du nom ?

Courlay

Ce lieu s’appelait « CORLE » au XIIIe siècle. Cette terminaison en é pourrait dériver de la forme latine « acum » qui à l’époque gallo-romaine servait à baptiser les « villae » (exploitations agricoles) du nom de leurs propriétaires. L’endroit a donc pu se développer à partir du domaine de « CORELLIUS », un riche propriétaire terrien.

Faye-L’Abbesse

La première partie de ce toponyme est un dérivé semble-t-il du latin « fagea » ou « fagus » qui est un dérivé latin du mot hêtre. Le village, qui s’appelait FAYA au IXème siècle, aurait pû être construit à la place d’un bois de hêtres défriché. Pourquoi « FAYA ABBATISSAE » en 1300 ? Selon certain historien cet épithète viendrait de la donation de ce domaine à l’abbesse de Saint-Jouin-de-Thouars, par le roi de France Lothaire.

Noirlieu

Le nom même de cette localité, apparamment évocateur mais trompeur, est le résultat de la forme ancienne « NIGER LUCUS » qui a donné au Moyen-âge « NERLUC ». Il s’agit donc d’un site où poussait un bois (lucus) noir(niger) au sens de touffu, épais. Etait-ce un lieu sacré ?

Noirterre

Le nom moderne de ce village est la traduction fidèle de celui qu’il portait au Moyen-Age : « TERRA NIGRA ». Il devait faire référence à la couleur de la terre des champs.

Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai

Le village a pris le nom de son église Saint-Sauveur, en référence au Christ. La deuxième partie de ce toponymie fait allusion à une légende qui remonterait au Moyen-âge.

En 732 (ou 733 selon certains historiens) Charles MARTEL arrête les Sarrazins au Sud de Châtellerault (Vienne). Après la mort de leur chef sur le champ de bataille, l’armée musulmane se dispersa. Un petit groupe aurait alors trouvé refuge dans l’église Saint-Sauveur. Assiégés par les habitants de la paroisse, ils promirent de se rendre s’il givrait le lendemain. Or signe divin, au petit matin de ce mois de mai, il givra ! Tenant leur promesse, les envahisseurs se rendirent. Ainsi naquit la légende du village de Saint-Sauveur-de-Givre-en-mai.

Terves

Ce village apparait sous le nom de « TARVA » au XIIème siècle puis « TARVIA » au XIVème siècle, sur la carte de Cassini, sous sa fome actuelle de « TERVES » au XVIIIème, . Ce toponyme « TARVA » viendrait, selon les étymologistes de TARVOS, « taureau » en gaulois. Par contre pourquoi ce nom ? S’agit-il d’une divinité gauloise ou du nom d’un des premiers propriétaires des lieux où se serait installé le village ?


Bibliographie :

CASSAGNE (Jean-Marie) et SEGUIN (Stéphane), Origine des noms de villes et villages des Deux-Sèvres, Bordessoules, Saint-Jean-d’Angély, 2000, 288 pages.

LEDAIN (Bélisaire), Dictionnaire topographique des Deux-Sèvres, UPCP Geste paysanne, 1990, 357 p.

DAUZAT, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud, Paris, 1963,738 p.