« Réfugiés dans le canton de Bressuire (1939-1940) »
De nombreux Bressuirais et habitants du bocage se souviennent encore avec précision de la fin du printemps 1940 et de l’été qui a suivi ; la France a connu l’un des plus douloureux épisodes de son histoire, l’invasion allemande et le formidable exode qu’elle provoqua.
Plus de 65 ans se sont écoulés et le passage de témoin, de la mémoire à l’histoire s’avère indispensable. En effet, aujourd’hui, pour toutes les générations de l’après guerre, comment imaginer ce moment de notre histoire nationale, somme toute assez bref, de quelques mois, qui a vu près de 10 millions de Français et de Belges quitter leur domicile du Nord et de l’Est, mais aussi de la région parisienne, fuir dans un désordre indescriptible, et gagner un refuge, loin de chez eux, dans une commune, parmi des hommes et des femmes, inconnus quoique compatriotes !
Les archives publiques, départementales et municipales, apportent leur lot de réponses à cette question. Elles conservent de nombreuses liasses de documents administratifs qui donnent à comprendre la façon dont a été organisé, en amont, l’exode des populations, mais aussi la gestion au jour le jour de ce traumatisme national. Elles permettent également de voir s’organiser l’accueil des populations déplacées, dans les communes du bressuirais.
Puisant essentiellement dans les fonds publics d’archives, Guy-Marie Lenne tente de mettre en perspective événements nationaux et événements locaux, à l’échelle du bocage bressuirais, se limitant aux quelques mois de la « drôle de guerre », jusqu’à l’été 1940.
L’auteur part également à la découverte de ces « réfugiés », nom générique donné à une population aussi diverse que variée, elle-même reflet de la société de la fin des années 1930.
« Les réfugiés à Brétignolles. Une page d’histoire de l’exode »
« Les réfugiés à Noirlieu »
Cette histoire, plus scientifique, se confronte à une autre, née de la mémoire des hommes et des femmes qui l’ont faite. L’exode et le refuge ont marqué profondément la mémoire de ceux qui l’ont vécu : victimes et spectateurs, impuissants à peser sur une destinée qui leur échappait, au moins provisoirement.
Pascal Hérault et Jacques Benoit, interrogent la mémoire de leurs contemporains, réfugiés et habitants de Brétignolles pour l’un, habitants de Noirlieu pour l’autre, restituant la façon dont deux petites communes du bocage ont accueilli les réfugiés.
« Une famille de Sedan à Bressuire »
« Une réfugiée de Montcy-Notre-Dame aux Aubiers »
« Souvenirs et mémoires de mes cinq premières années passées à Terves durant la guerre 39-45 » (En cahier spécial)
La suite de cette revue, nous avons voulu la laisser aux témoins, aux réfugiés eux-mêmes. Aujourd’hui âgés, ils nous livrent un récit, celui de leur enfance ou de leur adolescence en 1940. Paul Briffe vivait à Sedan, Jeanne Bouillon à Montcy-Notre-Dame, Simone Pinguet à Charleville. Tous trois vont voir leur vie bouleversée à jamais, emportés qu’ils furent par le torrent d’une histoire qui les dépassait.