Des pans de murs calcinés essaimés un peu partout; 8OO habitants, environ, vivent au milieu de ces décombres. L’administration municipale s’efforce de rendre habitable une ville prise ,reprise, incendiée, au cours des années 1793-1794.
Des routes praticables, il n’y en a plus, mais des chemins défoncés, semés d’ornières profondes. Les diligences arrivent irrégulièrement, elles acheminent le courrier déjà vieux de plusieurs jours.
Telle est la vie Bressuiraise en 18O4.
A cette époque le bureau de Poste est si peu important que l’administration hésite à faire les frais d’un facteur. Songez: de 120 à 150 lettres par mois! Les journaux, il n’en est pas question, seuls quelques plis de soldats aux Armées, quelques missives de parents à la recherche de l’un des leurs perdus dans la tourmente…
Aussi, chacun se rend-il au bureau de poste pour retirer son courrier jusqu’au jour où le receveur: le Sieur Brangué,las de voir ces allées et venues, d’accord avec la municipalité, décide de prendre un facteur appointé à raison de 5 centimes par pli distribué. Pour ne pas faire les frais de cette dépense, il est convenu que cette somme sera payée par ceux qui recevront des lettres.
Louis BAZIN, Secrétaire-adjoint des « Amis du Vieux Bressuire ».
Bulletin N°1 de la revue « Les amis du Vieux Bressuire », 1942-1950, p. 28