Vers un plan de sauvegarde des remparts du château de Bressuire
Vers un plan de sauvegarde
Pourquoi ce cadre chronologique ?
1876, au cours d’un violent orage, la façade sud des ruines encore majestueuses du logis seigneurial du château de Bressuire s’effondrait aux pieds de la falaise.
La même année, la famille Bernard se portait acquéreur du château et des terrains qui l’enserraient. Elle y fit construire l’actuel « château », grosse demeure bourgeoise, au début des années 1880, utilisant très certainement une partie des gravats de l’ancien édifice.
Le château va rester dans la famille Bernard presque un siècle avant qu’elle ne le vende à la Ville de Bressuire en 1975. Cette dernière fera entreprendre un certain nombre de travaux : de défrichage, de rejointoiement faisant remonter des pans entiers de murs sur la partie est des murailles, et ce sans surveillance archéologique ni architecturale. Peut-être y avait-il urgence !
En 1996, enfin, le château était classé monument historique, interdisant de ce fait (du moins en théorie) toute intervention sur le bâtiment, sans avis préalable de l’architecte des monuments historiques et de la DRAC.
Les années passant, les promeneurs ne pouvaient que constater une lente mais inexorable détérioration des remparts. A tel point que la mairie fut plusieurs fois interpellée. La dernière fois, en 2010, Histoire et Patrimoine du Bressuirais écrivait à M. le Maire de Bressuire pour l’alerter, photographies à l’appui, de l’état alarmant des remparts dont certaines parties menaçaient de s’écrouler.
Histoire et Patrimoine du Bressuirais prit alors l’initiative d’organiser une table ronde, le 2 avril 2010, rassemblant l’ensemble des acteurs intéressés par le sujet : M. BERNIER, Maire de Bressuire – M. BOUTET, Maire honoraire de Bressuire – Mme JARRY, Adjointe au maire de Bressuire, chargée de la culture – M. BONIN, Adjoint au maire de Bressuire, chargé des bâtiments municipaux – Mme COTTENCEAU, Conservatrice du Patrimoine Archéologique pour les Deux-Sèvres, DRAC Poitou-Charentes – M. PARRAS, Architecte des Bâtiments de France.
Tous les présents convinrent qu’il était urgent d’intervenir, dans un cadre légal et réglementaire, afin d’assurer la sauvegarde des remparts tout en procédant, au fur et à mesure des travaux, à des sondages et/ou fouilles archéologiques. Tous s’assurèrent de leur pleine et entière collaboration dans le souci d’aller le plus vite possible, même si chacun savait que les travaux allaient s’étaler sur de nombreuses années.
Depuis, malgré quelques aléas, d’aucun a pu s’apercevoir que les choses avaient commencé à bouger. Sur le terrain, la municipalité a missionné un maçon/tailleur de pierres, M. Jocelyn HUMEAU qui, avec une petite équipe, a consolidé une petite partie du rempart, à droite de l’entrée principale du château, sous la surveillance et les conseils de la DRAC.
Une architecte du Patrimoine, Mme Marie-Pierre NIGUÈS, s’est vu confier par la Ville la réalisation d’une « étude préalable à la sauvegarde du château de Bressuire ». Remise en avril 2012, cette étude a établi un diagnostic complet sur l’enceinte extérieure avant de définir une hiérarchisation des urgences de restauration.
Enfin, dans sa séance du 13 septembre 2012, le conseil municipal autorisa le Maire, à l’unanimité des présents, à signer le marché de prestations de fouilles archéologiques avec l’entreprise ATEMPORELLE de Parthenay, réparties sur 5 ans.
Cet automne, sur la suggestion de Mme NIGUÈS, des arbres et arbustes situés sur l’escarpe tout autour des remparts, ont été coupés. Par leur système racinaire notamment, ils menaçaient directement les fondations des murs et avaient parfois provoqué l’ouverture de fissures.
Et après ? Gageons de la bonne volonté de tous pour qu’enfin, un jour peut-être pas si lointain, les Bressuirais puissent admirer leur château dont les remparts sont parmi les plus importants et les mieux conservés, dans tout l’Ouest de la France.