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Le Petit-Puy (Terves)

Sur la commune de Terves à 4 km au sud-ouest de Bressuire, sur la route de Clazay, se situent les ruines du manoir du Petit-Puy et de sa chapelle « veuve de sa toiture ». A mi pente d’une petite colline, il reste peu de choses de ce logis. Le Petit Puy s’appelait au 14ème siècle, le Petit « Puygnebelin », sans doute pour le distinguer du Puy-Belin, tout proche.

doc-275.jpgLe Petit-Puy est cité pour la première fois en 1383 dans un aveu rendu à la Baronnie de Bressuire dont il relevait. La famille de la Coussaye en est, à cette époque, propriétaire. Vient ensuite la famille Maynard qui reste possessionnée ici depuis le milieu du 15ème siècle jusqu’en 1650 environ. Le Petit-Puy passe ensuite par des moyens inconnus, à la famille Le Liepvre de Vernelle par l’intermédiaire de Brigitte d’Escoubleau (1704) de Sourdis. Cette famille en est encore nanti en 1775. Le manoir passe ensuite à Louis François de Marans qui le vend à son tour en 1778 à la famille de la Haye Montbault. Le Petit Puy est aujourd’hui utilisé comme bâtiment d’entrepôt pour l’exploitation agricole.

Du manoir lui-même, il reste peu de choses , mais on peut encore à-peu-près se rendre compte de l’étendue de ses dépendances.
On distingue une suite de murs formant un quadrilatère qui a dû clôturer le verger.
La grange à gauche de l’entrée correspond certainement à des anciens bâtiments. Elle comporte sur la façade un pigeonnier dont les cases sont garnies de poteries cassées. Le porche qui fermait la cour a été démonté pour laisser le passage aux machines agricoles.
La maison d’habitation aujourd’hui délaissée a certainement pris la place de l’ancien logis seigneurial.

La chapelle est sans conteste l’édifice le plus intéressant et est inscrit depuis le 29 décembre 1941 à l’inventaire supplémentaire. De forme rectangulaire, elle dresse vers le ciel ses deux murs pignons délicatement ornés de crochets et d’animaux. Le pignon percé d’une grande verrière, au style flamboyant, est aujourd’hui obstrué. La paroi méridionale est épaulée par des contreforts à chaque angle. La porte en anse de panier qui donne accès à l’intérieur de la chapelle est remarquable. doc-276.jpg
Elle s’ouvre entre deux colonnettes finement torsadées et terminées en pinacle, sous un gable en accolade.

La voûte d’ogives est le plus bel ornement de la nef qui, sur deux travées, déploie ses nervures multiples retombant sur des piliers sans chapiteaux. Les nombreux points de rencontre sont ornés d’écussons en forme de disque. L’autel est encore en place. A droite de l’autel, une statue de saint décapité ; les mains croisées sur le ventre, retenant ses intestins. Elle parait être la représentation de saint Erasme. En haut du mur intérieur, une petite loge, permettait au seigneur de suivre l’office du premier étage de sa demeure sans descendre dans la chapelle.
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L’écusson placé au dessus de l’autel porte les armes de la famille Maynard (d’argent à la hure de sanglier de sable fiertée d’argent), ce qui indiquerait que la chapelle a été édifiée pendant qu’il en était propriétaire (1454-1650). Mais aucun texte ne permet de la dater avec précision. Tout au plus peut-on penser, compte tenu de son architecture, qu’elle a été édifiée dans la seconde moitié du 15ème siècle, peut-être même au début du 16ème.

Quoi qu’il en soit, cette chapelle de château est l’une des plus remarquables œuvres du gothique finissant bressuirais. Les deux murs pignons dressés vers le ciel lui donnent cet aspect si particulier et presque douloureux.