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Bulletin N°51 – 2002

« Le monument aux morts de Noirterre (Deux-Sèvres) 1914 – 1918 »

La Première Guerre mondiale a tué, côté français, 1 400 000 soldats. Ce lourd bilan concerne l’ensemble des villes et villages de France. La volonté de perpétuer le souvenir des disparus a fait du monument aux morts un élément essentiel de nos bourgs au même titre que l’église ou la mairie. Mais aujourd’hui, on ne prête guère attention à ces œuvres. Certes, les monuments des petites communes sont très souvent proches sur le plan stylistique. Seules les moyennes et grandes villes pouvaient se permettre d’élever une œuvre originale – et aussi plus coûteuse – sans se départir toutefois d’un certain académisme. Pourtant bien des réalisations sont remarquables, comme le monument aux morts de Noirterre construit par la population dirigée par son curé, le Père Vatel, un homme volontaire, érudit et créatif.
Après avoir examiné le contexte géographique et historique dans lequel est né le projet du curé, projet difficile tant dans sa conception que dans sa reconnaissance officielle, Guillaume Benoist étudie la correspondance entre l’administration et le Père Vatel qui dévoile les nombreux problèmes suscités par l’érection du monument. L’analyse du monument (matériaux, signification du plan…) conduit ensuite à identifier les sources d’inspirations puisées dans la piété régionale et populaire, emprunte de patriotisme. De grandes fêtes ont abouti à glorifier l’Eglise et la Patrie dont le monument est l’instrument. Enfin, la réalisation du Père Vatel est replacée dans un contexte plus général, pour la confronter à d’autres monuments et ainsi définir le caractère particulier du « Calvaire des Soldats » de Noirterre.

« Les réfugiés des Guerres de Vendée. 1793 – 1796 »

Mars 1793, le soulèvement des « Vendéens » contre la République marque le début d’une guerre sanglante qui a laissé des traces profondes dans la mémoire des hommes de l’Ouest français et a alimenté des recherches aussi nombreuses que passionnées, voire passionnelles. Les événements ne prêtent plus guère aujourd’hui à débat. Combattants « blancs » et « bleus » sont maintenant bien connus. Plusieurs dizaines de milliers de « Vendéens » ont cependant échappé aux investigations de l’Histoire. Sortis de la région insurgée, ils furent des « réfugiés de la Vendée ».
Qui sont ces hommes et ces femmes ? Pourquoi les historiens ne les ont-ils pas retenus dans leur champ d’étude ? Quelles motivations les ont poussés à quitter la « Vendée » ? Où sont-ils allés ? Quelles furent leurs conditions de survie ?
Nourri d’archives en grande partie inexplorées, le travail de Guy-Marie Lenne ouvre un des derniers grands chantiers de recherche sur les guerres de « Vendée ». Il entend rendre sa place dans l’histoire à une population aussi diverse socialement que complexe politiquement. Patriotes pour les uns, « brigands » pour les autres, les réfugiés deviennent « mitoyens » aux yeux de représentants du peuple qui s’en méfient. Ballottés au gré des arrêtés qui les éloignent de la périphérie de la région insurgée, les réfugiés vont traîner leur misère sur toutes les routes de l’Ouest de la France. Ils ne devront bien souvent leur salut qu’à leur acharnement à survivre ainsi qu’aux efforts jamais démentis des autorités patriotes à leur porter assistance.

« Des « ailes de fer » dans le bocage bressuirais au début du XXème siècle » 

L’article est composé de quelques-uns des souvenirs de jeunesse, vécus ou collectés, d’un bressuirais, Jean Deborde, «émigré par nécessité au chef-lieu départemental» mais qui n’a jamais rompu comme il le dit lui-même « le lien charnel avec la Déesse mère de mon enfance, cette terre rude où une partie de ma parenté a fait souche et où mes amis de jeunesse se raréfient ».
Le jeune bressuirais d’alors a été fasciné, comme beaucoup d’autres à son époque, par le développement de l’aviation après la 1ère Guerre mondiale. La presse se fit l’écho des exploits sans cesse plus audacieux des pilotes aux commandes de leurs fabuleux engins. Lorsqu’en plus, il devenait possible de voir et parfois de toucher ces merveilleuse machines, le rêve cédait le pas à l’émerveillement…

« L’entrée des Allemands à Bressuire le 22 juin 1940 »

L’origine de cet article sur l’entrée des forces allemandes dans Bressuire le 22 juin 1940 tient dans la découverte récente (ou re-découverte) de photographies prises juste après les événements en question. Bernard AUMOND et Guy-Marie LENNE ne savent pas qui en est l’auteur, mais elles constituent un précieux témoignage sur une période douloureuse de notre histoire. D’autant que les sources manquent. Les témoignages de contemporains de l’événement donnent de l’épaisseur à ces photographies et permettent de se replonger dans une période douloureuse de l’Histoire de la France et de la petite ville de Bressuire.